Pas de bras, pas de chocolat. Pas de préservatifs, pas de sexe !

Le 20 octobre 2014, l’association AIDES, a lancé sa dernière campagne #NoSexe qui prône l’abstinence en l’absence de petits bouts de latex.

AIDES, c’est quoi ?

AIDES est une association de lutte contre le Sida qui se bat depuis plus de 30 ans pour démocratiser le reflex de protection des rapports sexuels, (notamment via le préservatif à 20ct en 2006). Cette démocratisation passe évidemment par des actions d’information sur le Sida et autres IST/MST dans le but de prévenir des risques qu’implique un rapport sexuel non protégé.

AIDES énonce donc que l’âge moyen de découverte de séropositivité est de 37 ans en France, rappelant l’importance du dépistage à tout âges et dans toutes les situations, malgré cela la proportion des plus de 50 ans dans les nouvelles découvertes de séropositivité n’a cessé de croître depuis 2009.

Ensuite, 37 % des nouvelles contaminations touchent la communauté homosexuelle, discréditant la théorie selon laquelle le sida ne concernerait seulement que les homosexuels.

Enfin, AIDES rappelle l’importance de l’éducation des jeunes générations car 10% des nouvelles contaminations concernent les 15-24 ans, soit 2 jeunes touchés par jour.

L’arme que brandit le plus souvent AIDES est donc la sensibilisation. Ainsi l’association promeut les moyens de protections déjà existants et encourage également l’arrivée de nouvelles protections.

Ceinture faute d’équipement réglementaire.

La campagne se compose de 4 courtes vidéos de 20 secondes montrant différents couples de jeunes, de vieux, d’hétérosexuels, d’homosexuels, de couples, de petits groupes coquins et toutes sortes de joyeux participants. Et ces couples s’ennuient ferme ! Et oui, ils n’ont pas de préservatifs, leur soirée polissonne est donc annulée. Le tout sur une musique … entrainante. Puis, le message : « Pas de préservatif, pas de sexe » apparaît.

C’est le message que souhaite faire passer l’association : si vous n’avez pas de préservatifs, il n’y a pas d’autres alternatives que l’abstinence, mais vous pouvez toujours enfiler … des perles, écosser des haricots, tricoter, ou faire un puzzle ! Autant d’activités assomantes, mais toujours plus réjouissantes qu’une MST/IST.

Contrairement à d’autres campagnes, adoptant le même ton pour la lutte contre le sida, le tabagisme, et l’alcool au volant.

Mais non, mais non, c’est pas la rubrique bad buzz ! Reviens !

Dans cette campagne le message passe agréablement et en force. Il n’y a pas d’effet de redondance, on n’a pas l’impression d’avoir notre père/mère/patron au dessus de l’épaule nous donnant tels ou tels ordres tous aussi agaçants les uns que les autres.

Non, à travers cette campagne on s’identifie aux personnages dénudés et passablement saoulés, en effet qui n’a jamais vécu cette scène ? (Veuillez hocher la tête devant votre écran afin que la rédactrice de cet article se sente moins seule).

Alors une dernière fois ! Sortez couverts ! Il n’existe pas d’excuses, les allergiques au latex ont leurs capotes personnalisées, les messieurs trop à l’étroit ont leurs sachets plastiques adaptés et les femmes ont les préservatifs féminins !

Et les deux ont le droit de ne pas les supporter, oui ! Bien sur ! A condition d’aller faire un test de dépistage dans un centre spécialisé, au planning familial, dans un laboratoire d’analyse ou dans un hôpital quelconque.

Enfin, les préservatifs sont de plus en plus abordables et accessibles, il vous est en effet possible de vous en procurer gratuitement dans un CDAG (centre de dépistage anonyme et gratuit), dans des associations de lutte contre le sida tel que AIDES, auprès des infirmeries scolaires, auprès des mutuelles étudiantes (LMDE, MGEL), et dans les plannings familiaux, alors pourquoi s’en priver encore ?