Wonderlust et autres petits désastres

Comme j’en ai parlé dans l’article précédent, je viens de partir faire la grande aventure, je vais vivre pendant un an et demie the American Way of Life. Je reviens déjà d’un Erasmus en Autriche où je suis restée 5 mois. Je vous entends soupirer « la vie de rêve », je vous l’accorde, mais pas que …

 

Je suis donc partie une première fois, revenue 3 mois le temps des vacances chez mes parents (budget étudiant oblige) puis repartie 3 mois dans le sud de la France pour préparer le grand départ vers les Etats-Unis d’où j’écris actuellement.

 

J’ai certainement passé la plus belle année de ma vie, j’ai fais des rencontre tellement belle, vu tellement de choses grandioses et fait tellement d’expériences diverses et variées que je me sens une personne différente du jour où je suis partie pour la première fois.

C’est peut-être de la que vient le problème, c’était fort ! Peut-être un peu trop…

 

Erasmus, la croisière du bonheur :

 

Pour tout ceux qui ont fait Erasmus, vous me comprendrez, pour les autres : FAITES ERASMUS !

C’est le programme d’échange européen qui m’a permis de passer 5 mois à Vienne. C’est très encadré et organisé, vous ne me croirez peut-être pas mais tout est fait pour qu’on puisse s’amuser, voyager faire la fête et rencontrer de nouvelles personnes. Je n’ai pas demandé mon reste et j’ai donc passé 5 mois de bela vita. Je n’avais pratiquement jamais cours donc toutes mes journées étaient consacrées à croquer la vie à pleines dents avec les amis que je me suis fait sur place.

Mes amis d’Erasmus ont donc était ma seconde famille, on a vécu ensemble pendant un moment sans obligations et en toute liberté.C’est là que j’ai rencontré l’amie qui a changé ma routine capillaire par exemple. C’était des vacances en bref. L’effet club med en moins glam.

 

Sauf que, coucou cendrillon, redescend donc de ta citrouille ! C’est pas ça la vraie vie…

De retour donc de mon idylle j’ai été confrontée à la grande méchante réalité, et ça fait mal.

Parce qu’en ne se posant pas de questions pendant 5 mois, on prends du poids tout d’abords. 4 bières par ici, un grec par là, une glace ici… J’ai pris 7kg bien comptés pendant mon échange.

Ensuite, on est loin de tout, tous nos soucis semblent lointains, on n’a pas eu l’impression de vivre la réalité donc le fait que quelque chose se soit passé en notre absence nous échappe totalement.

 

Tout ça m’est revenu bien joyeusement dans la gueule à la minute où j’ai ouvert ma valise ! Bim meuf ! T’es grosse, ta vie sentimentale est un champs de ruine, et devine quoi ? Tout le monde a avancé dans la vie, genre la vraie la vie d’adulte, pendant que toi tu buvais de la bière à 10h du mat’ sous un pont (véridique) !

 

J’ai regardé sur Google, la déprime post Erasmus ça existe …

 

Je ne fais que passer

 

Passé l’étape du retour et l’épreuve de la salade verte sans huile d’olive pour pas être confondu avec une baleine sur la plage, il y a mon parcours à moi, ma décision de partir un chouilla plus loin encore.

Et là j’ai foncé droit dans le mur. Je me suis dit « bah j’ai l’habitude maintenant ! » (Brandissant son sac à dos Dakine tout neuf d’une main). Oui mais non.

 

En rentrant à la maison j’ai retrouvé mes petites habitudes, canap , chats, aprem gâteaux gras entre schnecks… Et puis il faut repartir, et là comme t’es pas trop trop conne tu fais le calcul dans ta tête, combien de fois je part ? Combien de fois je dis au revoir ?

 

Et là ça se complique.

 

Me rendre compte de l’instabilité de ma position géographique a été une petite claque, j’allais de nouveau être loin, j’allais de nouveau être isolée en plus je savais pas trop trop où j’allais vivre (vis ma vie de chercheuse d’appart un peu pourrie)…

Et ce n’était pas le même contexte, plus de beuveries, plus de voyages, plus de franches rigolades, plus de bouffe a ne plus pouvoir la digérer : des cours normaux dans une école normale avec des gens normaux (essayer de parler une autre langue pendant 5 mois et de revenir à votre fade langue maternelle), comme avant. C’est dans le sud de la France donc que j’ai réalisé la portée de mon projet.

 

giphy.gif

 

Mes amies allaient me manquer (ajouter à ça mes amis d’Erasmus qui eux me manqueront peut-être encore plus longtemps), mes chats, ma famille, mon frère … Yup !

 

Ce qu’il faut savoir quand on est loin :

J’ai essayé pendant ces 3 derniers mois en France de me préparer avec ce que j’avais déjà traversé et j’ai bien faillit tout arrêter pour rester…

 

Tout d’abords, il faut garder à l’esprit que le temps passe et c’est très important. Si pour moi tout recommence, pour les autres c’est juste la vie qui continue son court. Ma plus grande peur est de recevoir un message d’une amie me disant qu’elle se marie (ou d’une de mes cousines ce qui serait plus probable). Je vais rater le bac de français de mon petit frère, c’est pas grand chose et je serait là pour le bac général, mais tout de même.

Rater une grande étapes de la vie des personnes qui me sont chères c’est un vraie déchirement. Imaginez une vie où à chaque fois que tu vois un snap de tes potes tu n’es pas dessus (émoticône bouche de travers).

 

Oui, parce que même avec toutes les technologies possibles et imaginables, je ne suis pas vraiment là… Je ne peux pas prendre qui que ce soit dans mes bras à moins de recevoir une donation anonyme de 1000 euros (mon RIB est en PJ). Maintenant je suis consciente que c’est un fait et j’ai accepté de vivre une période de ma vie comme ça…

 

Enfin, je sais que je risque de perdre des personnes en route, tout le monde n’est pas obligé de se plier à mes choix de vie … C’est légitime.

 

img_3639

 

Cette année j’ai découvert ce que le mot voyage voulait vraiment dire, j’ai pris goût à la vie sans lendemain et aux aventures, foireuses ou pas. J’ai compris pourquoi tout le monde parlait toujours de voyages comme de périodes fabuleuses. Et surtout j’ai appris que voyager est un sport à sensations fortes.

Mais surtout que l’instabilité à un charme fou ! Tout comme la stabilité, l’important est de savoir ce qu’on veut.

 

En gros j’ai fais mon djihad (oui parce qu’en fait ça veut dire combat intérieur en gros en arabe … voilà voilà).

 

Maintenant je peux poser ma licorne bouillote un moment au moins, et ça fait du bien !

Leave a comment